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Concert BILL DERAIME + KARENBO à Terville @ LE 112 - Billets & Places

BILL DERAIME + KARENBO

Concert

Jazz / Blues / Gospel

LE 112Route de Verdun 57180 Terville Ventes terminéesSenlis est une petite ville proche de Paris et de la forêt, où nait Bill Deraime. Ray CHARLES le marque profondément. Il apprend à jouer de la guitare en écoutant les Bluesmen, Big Bill Bronzy, John Lee Hooker et les folk singers américains. Débarquant à Paris, il vit en colocation Rue Lamarck à Montmartre, lieu formateur amical, drôle, inattendu, irremplaçable, plein de surprises. Bill y écoute LeadBelly, Gary Davis mais aussi Grateful Dead, Jimmy Hendrix, Jefferson Airplane. Il participe aux Hootenanies du Centre Américain, scène ouverte, et il rencontre d'autres musiciens. C'est la naissance d'un groupe le Wandering. Bill part dans les pays du Nord et joue sur les marches du Sacré Cœur l'été. Mais à "Lamarck" on fume énormément, on teste, on expérimente le LSD. Dans ce joli foutoir se glissent des éléments de plus en plus troubles, on rit moins, le lieu devient dangereux, violent et de nouveaux produits y zonent. Un très mauvais trip et le contact avec des junkies dépendants, Bill et ses amis musiciens du Centre Américain, avec la complicité d'un ami médecin, créent à St Germain des Prés une Free Clinic et un club Folk : le TMS. Une Free Clinic, il y en a bien besoin à Paris, avec les Beatniks et autres Déserteurs du Vietnam qui arrivent et ont besoin de soins anonymes et pointus, tout comme les zonards de la Fontaine St Michel. Mais il y a aussi bien besoin de MUSIQUE, et le TMS dispose d'un local où on se retrouve tous les jours et où s'organise un concert les jeudis dans une salle voisine. On y entend Gabriel Yacoub, Alain Giroux, Dick Annegarn et des folk singers fameux comme Deroll Adams ou Alex Campbell. C'est là que nait le Backdoor Jug Band, de bric et de broc puisque le jug est un broc dans lequel on souffle, il y a Jean-Jacques Milteau, Alain Giroux entre autres. Un album est enregistré. En 1973, Bill achète sa belle 12 cordes Guild vintage, dont il joue toujours. Avec cette guitare, il fait l'expérience, poussé par un ami harmoniciste de jouer dans le métro. Sa dégaine, sa guitare 12 cordes et surtout sa voix (on sort à peine des "yéyé") font s'arrêter les voyageurs et attirent la sympathie, les rencontres et les discussions.

A la suite de ces années pleines de musique et de paradis plus ou moins naturels autour de lui, Bill se retrouve un peu par hasard "Educateur dans un Centre de post cure thérapeutique". Les futurs supposés éduqués (mais fallait il être naïfs !) vont être, eux, d'extraordinaires éducateurs et lui dévoiler un monde inconnu, lui faire partager leurs expérience de la Rue, lui apprendre les pièges, les difficultés infranchissables auxquelles ils se heurtent, la violence et la brutalité de la société de consommation à son début, la prison, et l'humour par dessus qui aide à surmonter parfois l'impossible. Fête pour l'un acquitté à la barre, apocalypse pour d'autres ivres d'alcool pur, de mandrax avec couteau, tesson de bouteille sous la gorge, tentative de suicide, mais les liens ténus tissés dans la vie font se résoudre les coups de grisou dans les larmes, ultime moyen de dire qu'on s'aime sur des ruines "pensant plutôt l'av'nir pour vivre ensemble".

C'est avec cette bande d'amis là qu'il va inaugurer sa propre vie d'artiste, car le besoin aussi bien que l'envie de partager ce qu'il vit et voit, et ce qu'il ressent, ce que les autres lui donnent, ces autres devenus ses "Educateurs à lui". Une évidence : chanter en français, l'anglais limite et éloigne ceux qu'il veut à tous prix atteindre. Il faut casser un tabou.

Il commence par écrire des gospels, plus ou moins improvisés, des blues, et progressivement il s'en libère : "je crois que vous m'avez compris". « C'est dur », une de ses premières chansons en français est très aboutie, d'écriture très sûre, au ton sombre : il ne parle pas seulement de ses expériences à lui, il inclut toutes les dimensions que 15 ans de vie ont fait germer. Concerts. Ecriture. Il apprend à écrire et chanter en français.

Les deux premiers albums, JJ.Milteau est de la partie, il rencontre Mauro Serri : ils ne se quitteront que pour un assez court moment. Plus la peine de frimer (où il parle du Rev G.Davis), Dernier Blues, Faut que j'me tire ailleurs. J.Hallyday veut travailler avec lui, mais Bill fuit, trop de monde, trop lourd, ce n'est pas son histoire. Quelques télés et émissions de radio plus loin, Johnny enregistrera "Laisse moi une chance", un blues lent déjà sur un album de Bill. Qu'est ce que tu vas faire ? Avec Laisse moi une chance, il y a Babylone tu déconnes ? Et le joueur de YOYO (yoyoyo!) Bill l'a bien connu dans les années 70. C'est un vrai succès. Un Tube... Ah bon !!
120 concerts par an, Olympia, kilomètres qui défilent, plus de respiration pour composer ou vivre, même s'il y a une pause dans un camp de réfugiés en Amérique centrale. Les beaux titres dont sont remplis ces albums ne sont hélas pas travaillés dans la durée, un album/un tube et il faut passer à autre chose en cherchant un autre tube. Toujours plus vite. « La seule chose qui pollue jusqu'aux nues c'est la loi du système », en même temps, il y participe, sans conseil. Sa fragilité ne lui laisse que peu de défenses. C'est la source lointaine des difficultés. Il faut produire. Il y a un Maitre du Son, un Maitre de la Voix, mais Le Temps est son propre Maitre, et du Temps il n'en a plus. Composer et enregistrer comme "en cachette", l'artiste est nié, "Reste l'Hégémonie : le système t'aime mais le système tue".
Les albums se suivent, Bill écrit malgré tout. Concerts, Olympia, Casino de Paris, Cigale, de nombreuses fois, avec des Festivals, il est toujours heureux sur scène. Avec la bénédiction de Steve Cropper il enregistre la seule version autorisée de Sittin' on the dock of the bay (« Sur le bord de la rue ») et personne ne hurle au scandale, bien au contraire. En 91 il enregistre une partie de "la Louisiane" à la Nouvelle Orléans avec Cyril Neville et sa rythmique. Tournées.

Mais Bill est maniaco-dépressif. Il lui faut un amour démesuré de la musique pour continuer à monter sur scène, à enregistrer, mais cette passion, il l'a. Il signe avec un label mais qui ne travaille pas sur le long terme : encore une fois sur le "tout de suite" dans une débauche de moyens. La machine lancée, impossible à maitriser, ne sert ni le label, ni l'artiste qui en pâtit. « Pour remonter à la surface souvent vaut mieux toucher le fond » car sur les 3 labels suivants : 2 déposeront leur bilan et le 3ème abandonnera toute promo.
Peut être y-a-t-il un secret quelque part, mais Bill s'appuie sur les rencontres de toute sa vie pour "Redevenir une artiste après avoir suivi des pistes trop balisées", et si "Chaque matin, c'est comme une déchirure sans fin qu'il faut qu'il recouse", c'est avec tous ceux qui ont laissé une trace qu'il se met à le faire. Il rencontre le "Collectif Les morts de la rue », lui qui se passionne pour l'économico-social, en devient membre très actif. Rappeler avec quel cynisme béat « le système étale sa libéralité, lui qui ne sert que le vieux dollar vert en excluant les inclus encombrants qui ralentissent le mouvement » et il sait de quoi il parle, lui qui devait produire presser de composer, d'écrire contre tout bon sens. Bipolaire mais entouré, il sort un album « Bill Deraime Bouge encore » avec ses inséparables Mauro Serri, David Hadjadj, Stéphane Pijeat et le dernier tombé du ciel Denis Ollive.

BIll a beaucoup évolué depuis les années 70 de ses débuts, il fallait "courir vite pour sauver celui qui a mal par amitié", mais Maintenant dans les petites bulle d'humanité qui percent mystérieusement "Nous ne serons plus jamais seuls à chanter nos chansons ! Ils ont eu tout c'qu'ils veulent : Ayons c'que nous voulons!"